André Breton nous disait que la signification propre d’une oeuvre n’est pas celle qu’on pense lui donner mais celle qu’elle est susceptible de prendre par rapport à ce qui l’entoure. A ce titre, le collectionneur a toujours l’impression que l’assemblage des différentes oeuvres qu’il aura acquises constitue à part entière une oeuvre « de collection ». La collection peut être monomaniaque (papillons, militaria, peinture italienne du XVIIè siècle...) ou, comme dans l’esprit d’André Breton, se composer d’une gravure de Miro qui répondra à une sculpture Mumuye, à une photo de Man Ray ou à un Steinlen. Christophe Lointier relève le défi en assemblant tout et son contraire, sur des rationalités intellectuelles et parfois sur de simples harmonies plastiques qui se suffisent à notre émerveillement. C’est par cette collection basée non pas sur la différence des objets mais sur leur harmonie suprême que le spectateur viendra observer une histoire artistique de l’humanité.
Patrick Frémeaux
« La curiosité excite le désir plus encore que le souvenir du plaisir. » Anatole France (1892)